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Dans un contexte d’internationalisation croissante des échanges dans tous les domaines, il échoit à la personne du traducteur, médiateur entre langues et cultures, un rôle clé, car si des interlocuteurs ne peuvent recourir à une langue commune, le processus de traduction représente la stratégie parfaite pour surmonter les obstacles linguistiques et culturels. Dans le foisonnement des travaux traductologiques, ce colloque proposé en collaboration par quatre universités (UVHC, Lorraine, Mons, Zwikau) entend se démarquer un peu en abordant le processus de traduction sous l’angle de l’erreur culturelle. Lorsque l’on pense erreurs de traduction, on pense spontanément aux erreurs proprement linguistiques mais l’on a tendance à ignorer celles qui proviennent de la méconnaissance de la culture source ou bien de la culture cible. Pour éviter ces erreurs, il faut impérativement tenir compte des récepteurs et de leur profil culturel.

À côté d’analyses de détail empiriques (à partir de divers types de textes), figureront au cœur de ce colloque une réflexion sur les bases théoriques ainsi qu’une discussion critique sur les approches méthodologiques employées, avec en premier lieu, le souci de définir le concept d’erreur culturelle en traduction. Cela pose la question des critères à partir desquels on décide que telle traduction est fautive. Et quel écart doit-il y avoir entre texte cible et texte source pour que le critère de l’erreur soit rempli ? Peut-on expliquer une traduction qualifiable de fautive sur le plan culturel exclusivement par les insuffisances du traducteur, ou bien peut-on, en revanche, parler d’erreurs productives qui, contrairement à une traduction fidèle à l’original, peuvent améliorer la compréhension par le récepteur ? Pour répondre à cette question, la dimension diachronique joue également un rôle important, car les besoins en traduction et, partant, la tolérance vis-à-vis de traductions plus libres, sont en lien étroit avec la situation sociale, économique et politique propre aux différentes époques. À partir d’approches variées, la thématique sera interrogée dans un cadre interdisciplinaire mêlant études littéraires, musicologiques et cinématographiques, linguistique, didactique et philosophie. Cet angle d’attaque interdisciplinaire constitue une méthode innovante dans la mesure où, dans la recherche antérieure, la traductologie était rarement mise en relation avec d’autres disciplines.